"La Ligue des champions, ce serait énorme": Olivier Echouafni se confie avant Rennes-Nice

Avant de passer sur les bancs, Olivier Echouafni a été un joueur clé du milieu des années 90 et 2000, passé notamment par Marseille, Strasbourg, Rennes puis Nice, où il a disputé plus de 200 matchs en sept saisons. Finaliste de la Coupe de la Ligue en 2006 avec le Gym, l’ancien milieu nous livre son regard sur cette fin de saison brûlante pour les Aiglons.
Vous êtes né à Menton, vous avez porté les couleurs de Nice et de Rennes… Ce match entre vos deux anciens clubs vous parle-t-il d’une manière particulière?
Déjà, ils ont les mêmes couleurs de maillot. (Rires) J’ai passé un peu moins de temps à Rennes qu’à Nice, puisque j’y ai joué trois ans. À Nice, j’y suis resté pratiquement une décennie, en comptant le temps passé au niveau de la direction, après ma carrière. Donc oui, obligatoirement, c’est un match particulier. Quand vous avez joué dans les deux clubs, vous connaissez bien les environnements, les attentes et aujourd’hui, les ambitions.
Rennes, cette saison, est un peu en retrait parce qu’ils ont changé d’entraîneur. Les résultats n’ont pas été ce qu’ils auraient pu être, au vu de l’effectif qu’ils ont. À l’inverse, Nice est dans la bataille européenne. Ce qui n’était pas forcément le cas il y a quelques années. Le club a grandi, il a évolué. Et aujourd’hui, de par son standing, il se doit presque d’être européen chaque saison.
Nice est encore en course pour la Ligue des champions. Selon vous, l’équipe a-t-elle le profil pour exister à ce niveau, ou est-ce encore un peu tôt?
Je pense qu’il ne faut pas imaginer ce qu’il se passera ensuite. Tout joueur, tout club, veut finir le plus haut possible. Parce que ça montre la régularité tout au long d’une saison. Est-ce que Nice mérite d’aller en Ligue des champions? On le saura après les deux derniers matchs.
Mais attention, ils vont avoir un match délicat et difficile malgré tout à Rennes, pour plusieurs raisons. Rennes vient de faire un non-match, mais c’est sa dernière au Roazhon Park cette saison. Ils voudront finir sur une bonne note. Et a contrario, Nice est dans l’obligation de gagner s’ils veulent espérer être en Ligue des champions. C’est tellement serré que ça va peut-être se jouer au goal-average.
Où peut se faire la différence selon vous?
J’ai surtout l’impression qu’on a une équipe très mobilisée, en l’occurrence Nice. Face à une autre qui l’est moins, parce qu’elle n’a plus rien à jouer. Le problème, il est là. Ça va se jouer sur cette capacité à faire les efforts, ensemble, et jusqu’à la fin. Je ne suis pas persuadé que le Stade Rennais, vu sa saison, soit prêt pour ça.
Nice réalise une saison solide, malgré quelques creux cet hiver. Comment jugez-vous le travail accompli par Franck Haise depuis son arrivée?
Les blessures, ça fait partie d’une saison. Un entraîneur, c’est avant tout quelqu’un qui s’adapte. Franck réalise des choses incroyables. Ce qu’il a tenté de mettre en place à Lens, il essaie de le mettre à Nice, avec propres qualités, son effectif et son environnement.
Moi, ce qu’il fait dès sa première saison, je trouve ça remarquable. Pour le connaître un peu, je sais que c’est quelqu’un de passionné, qui aime son groupe. Il a envie de lui faire décrocher le plus beau. On ne parle pas encore d’un titre, mais une place en C1, ce serait énorme. Autant ils étaient décrochés il y a quelques journées, autant là, ils se sont bien remis dedans. Et puis, grâce aux faux pas des uns et des autres, ils sont revenus. C’est ça qui est beau.
Vous avez été finaliste de la Coupe de la Ligue en 2006 avec Nice. Peut-on faire un parallèle avec cette fin de saison à enjeu?
Je pense qu’il ne faut surtout pas calculer ou se poser des questions. Nous, à l’époque, on a perdu la finale dans nos têtes dès la demi-finale à Monaco. On s’est laissés embarquer par l’euphorie, par les 30.000 Niçois qui montaient à Paris… Résultat: on rate notre première mi-temps. Et ça a été très dur de revenir ensuite.
Il faut sortir de l’événement. Il faut jouer avec ses qualités, sans déjouer. À ce stade, c’est le mental qui fait la différence. Parce que les organismes sont fatigués.
Nice Matin